le banga Mahorais

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A Mayotte la culture fait rimer la puberté avec une forme d'émancipation pour les jeunes garçons. D'où l'importance du banga. Case temporaire que construisent les garçons vers 10/12 ans, le banga revêt une forme de rite initiatique, de passage entre le petit garçon pouponné par papa-maman (le plus souvent par maman d'ailleurs) et l'adolescent (boutonneux? et donc suspect?...) qui cherche à voir plus loin que le bout du sein maternel.Cette quête d'autonomie, cette envie de couper déjà le cordon ombilical éveille naturellement des soupçons - les plus infondés peut-être - chez les parents.
Eveil au monde, éveil des sens, du désir, ... et donc soupçons d'inceste et de je ne sais quoi de pas naturel. Cet épanouissement naturel du petit homme en devenir, ce petit corps mutant mi-docile mi-révolté revêt quelque chose d'inquiétant pour des parents de moins en moins sollicités. Alors on aide le garçon à construire un banga, on l'aide à se construire dans son coin, tout en gardant, bien sûr, un oeil vigilant sur lui. ... et alors commence l'école de la vie pour le jeune garçon. Il commence par modeler sa nouvelle demeure pour l'adapter à son image. A un âge où le garçon a l'esprit en verve, le banga devient l'expression artististique de son émoi intérieur, la façon d'exprimer sa vision du monde, d'appréhender et de conquérir son environnement immédiat. Mi-anges mi-démons, les peintures décoratives sur les murs des bangas traduisent assez ses craintes ou ses espoirs: sera-t-il à la hauteur des nouveaux défis à relever ? - nouvelle frontière, nouveau territoire à conquérir, et peut-être, encore moins évident pour lui, nouveaux tourments intérieurs à gérer.
Ces peintures s'affinent à mesure que grandit le garçon, que s'affirme son indépendance et qu'il intègre dans son logiciel cognitif les rudiments de la vie.

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